Presse
Article paru dans Le Monde
Sète, dans les pas des artistes
Pour découvrir celle que l’on surnomme » la petite Venise languedocienne « , il faut s’éloigner de la mer, prendre de la hauteur et grimper le mont Saint-Clair
L’île singulière. Cette formule, du poète Paul Valéry, les Sétois l’ont, depuis longtemps, faite leur. Comment mieux qualifier ce quasi-archipel qui se niche au pied du mont Saint-Clair, bordé au nord par l’étang de Thau et au sud par la Méditerranée ? Une ville, sorte d’écluse géante entre deux étendues d’eau parcourue par des canaux. Ce qui lui valut, avec une certaine facilité, qu’on la surnommât la « petite Venise languedocienne ».
Mais Sète n’est pas que singulière, elle est surtout plurielle. Par ses origines mêlées : italiennes, catalanes, maghrébines, françaises. Toutes les communautés y ont leurs racines : le patois encore parlé par les plus anciens est un mélange d’italien et d’occitan. Côté cuisine, avantage à l’Italie avec la tielle, tourte à base de poulpe, de sauce tomate et d’épices ou la macaronade, l’autre spécialité locale à base de macaronis et de viande, dont on dit qu’il y a autant de recettes qu’il y a de Sétois.
Quant à la pêche, qui a permis à la ville de se hisser au premier rang des ports méditerranéens, le match serait nul : les Espagnols auraient apporté la voile et les Italiens la méthode de pêche au chalut avec les bateaux-boeufs, appelés ainsi car ils pêchaient par deux, comme s’ils étaient attelés. Ce mélange de cultures se retrouve partout en ville avec cependant, dans les quartiers hauts ou la Pointe courte, une dominante transalpine.
Pour mieux appréhender la cité, les Sétois vous conseilleront de prendre de la hauteur, en partant, par exemple, à l’ascension du mont Saint-Clair. Avec ses 183 mètres de hauteur, ce n’est pas le mont Blanc, mais les Sétois en tirent, non sans humour, la même fierté que les Chamoniards ! Le camp de base de l’ascension se situe devant la mairie. Prendre la rue Paul-Valéry, poursuivre par la rue Louis- Ramond, faire une pause devant l’Ecole des beaux-arts et reprendre sa route, par la rue de Belfort et enfin, par le chemin de Biscan-Pas.
Street art et musique
Une fois arrivé, profiter de la vue, du vieux port jusqu’à la Pointe courte, Frontignan, et même au-delà… Avant de repartir vers les Pierres-Blanches, à l’opposé de ce belvédère, prendre quelques instants pour découvrir la chapelle Notre-Dame-de-la-Salette dont les murs sont décorés, depuis 1952, par des fresques du peintre Jacques Bringuier.
De là, suivre le chemin des Pierres-Blanches pour rejoindre le lieu-dit éponyme. En redescendant, prendre la direction du cimetière marin, celui des » riches » où reposent de nombreux notables sétois, par opposion à celui, plus modeste, du Py, face à l’étang de Thau. C’est dans ce cimetière que l’on trouve les dernières demeures de Paul Valéry, mais aussi du metteur en scène Jean Vilar ou du peintre Pierre François dont la tombe, située près de l’entrée sud, a la particularité d’être ceinte d’une clôture de la couleur bleue qu’il affectionnait par dessus-tout.
Juste en face de l’entrée haute du cimetière se dresse le Musée Paul-Valéry. Installé sur une terrasse, il trône au-dessus du cimetière marin et de la Méditerranée. Son architecture, en béton, acier et verre, conçue par Guy Guillaume, date du début des années 1970 et s’inscrit dans la logique des bâtiments de Le Corbusier.
Passé l’entrée, on pénètre de plain-pied dans la culture sétoise. Il y a non seulement de très belles toiles représentant les célèbres joutes, définitivement liées à la ville, mais aussi les oeuvres de Robert Combas ou des frères Di Rosa, pionniers de la figuration libre. Un très complet fonds Paul-Valéry réunit plus de 300 documents et objets.
» Une heure avec Brassens »
L’art et Sète, c’est une histoire d’amour. Comme celle écrite par Hervé Di Rosa et Bernard Belluc en 2000 qui a donné naissance au très riche et insolite Musée des arts modestes (MIAM). Fidèle à l’objectif qu’il s’était fixé dès sa création, le » I » signifie toujours international et, pour mieux l’incarner, il accueille jusqu’au 22 septembre » Manila Vice « , un regard sur la création contemporaine philippine.
Hors de question de quitter » l’île singulière » sans avoir visité l’Espace Georges-Brassens. Depuis vingt-deux ans, Régine Monpays préside à la destinée de cet espace. Plus d’un million de visiteurs sont déjà venus » passer une heure avec Brassens « , comme le résume avec simplicité une phrase relevée sur le livre d’or. La visite commence par sa jeunesse à Sète, les premiers copains, et se termine avec les paroles de Supplique pour être enterré sur une plage de Sète.
L’art à Sète n’est pas cantonné aux musées. Pour preuve l’initiative, prise il y a cinq ans par le festival K-Live et ses cofondateurs, Crystel Labasor et Laurent Vilarem, qui consistait à faire cohabiter street art et musique, le temps d’un week-end. Cette année, du 29 mai au 1er juin, après M. CHAT, Poch, C215, etc., ce sera au tour d’Alëxone de venir grossir les collections du MaCO, le fameux musée à ciel ouvert de Sète. Avec, en prime, un concert exceptionnel de Tricky, le 1er juin, au Théâtre de la mer.
Avant de quitter Sète, une dernière visite s’impose : celle de la Pointe courte, chère à la cinéaste Agnès Varda, qui n’est pas native de Sète mais l’a filmée, il y a plus de cinquante ans, comme une Sètoise…
François Bostnavaron
Macaronades, encornets à la soubressade…
Avant que les touristes avec l’été ne débarquent en grand nombre, il est encore temps de profiter, au calme, de quelques bonnes tables sétoises. Ouverte il y a dix-huit mois, La Coquerie d’Anne Majourel, une étoile au Michelin, est située à deux pas du cimetière marin et bénéficie quasiment de la même vue. Dix-huit couverts au maximum plus une terrasse dans ce petit restaurant. Mais le véritable bonheur vient de la cuisine imaginée par Anne Majourel. Une cuisine qu’elle met en musique avec Guillaume Leclère, ancien de chez Marc Veyrat, réalisée derrière un comptoir, face au client, et qui fait la part belle aux produits de la mer. Ses desserts ne sont pas en reste avec, entre autres, un gros macaron accompagné de fraises gariguette, de crème vanille et d’un mystérieux sorbet Barbara.
Plus central, le Paris-Méditerranée de Nicolas Dubois, ancien de chez Michel Rostang, est situé rue Pierre-Sémard, petite rue calme et discrète. Ce bistrot glorifie aussi les produits de la mer et sert notamment une fabuleuse poêlée d’encornets à la soubressade avec risotto à l’encre et bouillon pimenté. Addition plus que raisonnable, aux environs de 30 euros.
Label rouge
Une envie d’huîtres ? Sans hésiter, cap vers les Demoiselles Dupuy, à proximité de la criée. Le patron, peintre et architecte reconverti, a son propre élevage. Envie de mer pour un déjeuner, un dîner ou juste un verre ? Sur la plage du Lido, la paillote La Ola propose de délicieuses tapas pour l’apéro et parfois, le dimanche, la macaronade, à base de viande et de tomates, l’autre spécialité sétoise avec la tielle, tourte garnie de calamars et autres produits de la mer.
Pour prolonger le plaisir, penser à rapporter quelques produits locaux, comme la tielle du Paradiso, vendue » avec l’accent » par Alain Cianni et Ginette. En face de la criée, à La Marée sétoise, vous trouverez la délicieuse soupe de poisson Azaïs-Polito, la première labellisée Label rouge de Méditerranée. Sans oublier les navettes cettoises (orthographiées à l’ancienne, lorsque Sète s’appelait encore Cette) de chez Pouget, biscuiterie artisanale qui fête son centenaire cette année.
François Bostnavaron
Restaurants
La Coquerie : chemin du Cimetière marin. Tél. : 06-47-06-71-38. annemajourel.fr.
Paris-Méditerranée : 47, rue Pierre- Semard. Tél. : 04-67-74-97-73.
Les Demoiselles Dupuy : 4, quai Maximin-Licciardi, Sète. Tél. : 04-67-74-03-46. lesdemoisellesdupuy.fr.
La Ola : Paillote bar, restaurant, 201 promenade du Lido, Sète. Tél. : 04-67-53-07-14. laola.fr.
Article paru dans Madame Figaro
Sète, l’île des pirates et des artistes
Sète, le nouveau lieu trendy du Sud, voit soudain débarquer toute l’intelligentsia française de la planète arty. Céleste Boursier-Mougenot, coqueluche du monde de l’art (il représente le pavillon français à la Biennale d’Art de Venise et expose actuellement au Palais de Tokyo à Paris), y a pris ses quartiers depuis qu’il est entré en résidence à la Villa Saint-Clair en 2002.
Cette ville authentique, avec ses personnages hauts en couleur et ses traditions populaires fortes, qui favorisent la création, fait des ravages. Jonathan Chauveau, critique d’art et commissaire d’exposition, succombe lui aussi après avoir été en résidence en 2014 au Crac. Il explique que c’est un spot comme les spots de surfeurs, « une bonne planque pour artistes ». Ici, tout le monde est artiste, sans doute grâce à l’école des Beaux-Arts de Sète qui a vu passer toutes les générations. Le slogan de la ville est d’ailleurs explicite : « Sète, 40.000 habitants et 42.000 artistes ».
Dès les années 1970, Sète constituait un terreau pour la création et a vu naître une génération d’artistes tels que Robert Combas et Hervé Di Rosa (génération Keith Haring). Elle est également une terre d’asile pour les artistes de passage ou d’adoption à l’instar d’Agnès Varda, du photographe Pierre Schwartz et de Pierre Soulages. Ce nouveau hub existe en fait depuis dix ans. Il résulte d’une concentration d’infrastructures dédiées à l’art et qui quadrillent toutes les périodes artistiques.
L’exposition monographique « 2716,43795 m² » de Fabrice Hyber (ici des œuvres de 2010, dans la salle n° 6) se tient au Crac du 26 juin au 20 septembre 2015.
PhotoMarc Domage / Courtesy Fabrice Hyber et Galerie Nathalie Obadia, Paris/Bruxelles / CRAC LR – 2015
Le Crac. Le Centre régional d’art contemporain, installé dans un ancien centre de congélation et de conservation de poissons, est un centre d’art ultra pointu.
26, quai Haspirant Herber, 34200 Sète
Le Musée Paul Valéry. Situé sur le flanc de la colline du mont Saint-Claire, il est plutôt tourné vers l’art moderne. Jusqu’au 15 novembre prochain, on peut y découvrir une très belle exposition sur les origines de la figuration libre, un mouvement fondé en 1979 par les artistes Robert Combas et Hervé Di Rosa.
Route de Béziers, 34200 Sète
Le Miam. Le Musée international des arts modestesest un ovni sur la scène arty internationale. Unique au monde, jouissant d’une belle reconnaissance, il donne à voir des œuvres d’art modeste du monde en entier, du Japon à l’Australie.
23, quai du maréchal de Lattre de Tassigny, 34200 Sète
L’ancienne chapelle du quartier haut a été réhabilitée par la Ville en salle d’exposition pour la création contemporaine. Le 3 octobre, pour prolonger les saveurs de l’été, ouvre l’exposition intitulée « Le soleil se lève et se couche », sous le commissariat de Tropicool, structure fondée par Jonathan Chauveau. L’exposition présente une fresque géante exécutée par le jeune artiste parisien Florian Viel.
À l’angle de la rue Borne et de la Grande Rue haute, 34200 Sète
Jonathan Chauveau livre ses meilleures adresses dans le « Hollywood » sétois
Le Café Maryse et Lulu. L’ancien bar à prostituées pour marins avec de vieux posters de la chanteuse Samantha Fox aux murs s’est transformé en bar et en scène punk rock. C’est le spot le plus branché de la ville, the place to be. « Tout le monde se mélange, on croise tous les artistes sétois, le maire de la ville, les amies de Maryse – dont la fameuse Fernande, chantée par Brassens et la faune locale », raconte Jonathan Chauveau.
30, rue Lazare Carnot, 34200 Sète
Le Social Bar. L’ancien Café social est une institution. « Bar de l’association de la Jeune Lance sétoise, il rappelle que Sète est avant tout une ville de fortes traditions, avec l’existence d’une noblesse de professions et de castes », explique le critique d’art.
35, rue Villaret Joyeuse, 34200 Sète
Les Demoiselles Dupuy. « C’est un endroit magique à Bouzigues. Un restaurant d’où l’on peut voir Sète. On peut aussi profiter de la vue sur l’étang avec ses casiers, tout en dégustant les meilleures huitres gratinées de la région », s’enthousiasme Jonathan.
4, quai Maximin Licciardi, 34200 Sète
Sète est une ville à suivre, de nouveaux projets arty sont à venir grâce à une véritable volonté portée par le maire de la ville, François Commeinhes, et son adjointe à la culture, une jeune femme dynamique de 30 ans, Christèle Espinasse.
Article paru dans Le Monde 17/02/2016
48 heures à Sète
Ouverte sur la mer, l’île singulière n’a pourtant rien de balnéaire. Et vit, même hors saison, d’art et de pêche
En descendant au-delà de Montpellier, jusqu’à Sète, on s’attendait à retrouver l’atmosphère des stations balnéaires de notre enfance. Du béton, des promenades saturées de marchands de glaces et de manèges, et des plages aménagées. Mais Sète ne ressemble ni à Palavas ni à La Grande-Motte. L’île singulière, enserrée entre la mer et l’étang de Thau, est avant tout un port de pêche, le premier du littoral français méditerranéen. Ses chalutiers, ses thoniers, sa criée en font une ville » travailleuse » et vivante. Une ville culturelle aussi, dont les canaux, les vieux quartiers de pêcheurs et les ruelles lumineuses continuent d’inspirer artistes et cinéastes.
JOUR 1
10 heures Tielle matinale
Pour s’imprégner de l’accent sétois et des effluves d’iode, on s’immerge aux halles (1), marché couvert en plein coeur de la ville. Un lieu de vie, où, tous les matins, les Sétois s’alpaguent et s’attablent au café. Pendant qu’on déguste quelques huîtres – tant pis pour l’heure matinale ! – tout juste pêchées à Bouzigues, les enfants courent entre les étals de poissons et de crustacés. Et s’attardent devant la boutique de Giulietta, dont les tielles mettent l’eau à la bouche ; une » tourte » typiquement sétoise, fourrée au poulpe et à la tomate, dont Giulietta propose aussi une version aubergine parmesan, exquise.
11 heures Royal canal
Depuis les halles, par le passage du Dauphin, on arrive le long du canal Royal, où s’alignent des centaines de bateaux de pêcheurs colorés. Les petits en repèrent même un qui a coulé à pic. C’est là qu’en août, à la Saint-Louis, ont lieu les fameux tournois de joutes. Perché sur un bateau, un jouteur protégé par un pavois (bouclier) tente de faire tomber l’adversaire à l’eau avec sa lance. La tradition remonte au Moyen Age, mais continue d’attirer locaux et touristes. La promenade le long du quai de la Marine, bordé de restaurants et de boutiques, est agréable. Au pont de la Savonnerie (2), embarquement immédiat dans l’un des bateaux de Sète Croisières, pour découvrir la ville au fil de l’eau. Le Canauxrama, pour une visite des canaux en passant sous les neuf ponts, ou L’Aquarius, qui sort en mer.
13 heures Boîte à sardines
Mieux vaut éviter les restaurants le long du quai, qui n’ont d’atout que leur terrasse – et encore, la route est passante. On s’installe plutôt face à la criée, chez Oh Gobie. Filets de pêche accrochés au mur, tables et chaises dépareillées, ambiance décontractée… et excellentes sardines grillées. Sous les arcades, près de l’office du tourisme, L’Ultima propose un menu enfant copieux et des pizzas délicieuses. Puis on digère en arpentant le vieux port. Voiliers, yachts et catamarans rivalisent avec chalutiers et thoniers. Le Nouveau Bassin, lui, accueille d’impressionnants paquebots en partance pour l’Algérie ou la Sardaigne.
16 heures Enchères de la mer
Retour face à la criée (3), devant laquelle une trentaine de chalutiers déchargent des cageots de poissons. De l’extérieur, cet immense hangar ne ressemble pas à grand-chose. C’est à l’intérieur que le ballet se joue, et que défilent bacs de dorades, de rougets, de seiches – il se vend jusqu’à 700 lots par heure aux enchères. Dommage, les acheteurs ne crient plus à l’ancienne, mais appuient simplement sur un bouton pour passer commande – la criée sétoise a été la première d’Europe à être informatisée.
18 h 30 La Mamma
Comme attiré par le clocher de la décanale Saint-Louis (4), qu’on aperçoit depuis les quais, on quitte le bord de l’eau pour rejoindre le Quartier haut. L’ancien fief des pêcheurs » marins » a gardé le charme d’antan, ses ruelles étroites, ses petites maisons de deux étages aux façades roses et jaunes. On s’arrête place de l’Hospitalet, devant l’opulente sculpture de Richard Di Rosa : La Mamma. C’est face à cette femme pulpeuse aux lèvres charnues que l’on s’arrête pour dîner de quelques tapas, au café Le Social : un bar de copains, fief d’une des sociétés de jouteurs sétoises, où l’ambiance est à la fois populaire et branchée.
JOUR 2
10 heures Entre deux eaux
On choisit de commencer la matinée par une balade en minibus, façon » Huit ça suffit « . Yves Bousquet, de Buscapade Languedoc, vient nous chercher tôt pour prendre de la hauteur. Calotte vissée sur la tête, ce Sétois pur jus depuis trois générations raconte la ville avec passion – et accent. En dix minutes, nous voici sur le mont Saint-Clair, qui domine la ville… à 182 mètres. Le quartier est résidentiel, les plus aisés y ont perché des villas. Depuis la terrasse panoramique, on aperçoit d’un côté l’étang de Thau et ses parcs à huîtres, de l’autre, le port côté mer. L’île singulière à 360 degrés.
11 heures Toit tranquille
En quelques minutes, Yves nous descend jusqu’au cimetière marin (5), curiosité de la ville qui domine la grande bleue. C’est là qu’est enterré le poète Paul Valéry – on reconnaît sa tombe au banc posé juste devant, pour les touristes. Ne cherchez pas Georges Brassens, l’enfant du pays, qui lui est enterré un peu plus loin, dans le plus populaire cimetière Le Py. Face au cimetière marin, on devine le joli Théâtre de la mer, qui accueille chaque été festivals de chanson et musiques du monde. Aux tombes, les enfants préfèrent le jardin aux cactus qui surplombe le cimetière.
13 heures Brin de sable
Notre chauffeur propose de nous laisser surla Corniche, promenade aménagée le long des plages. Certes, ce n’est pas la Croisette, mais, à pied ou à vélo, la balade est revigorante. Sète met peu en avant ses 12 kilomètres de plage, pourtant larges et propres… mais, il est vrai, dépourvues de charme. Lorsque le soleil pointe, y pique-niquer reste agréable.
14 heures MIAM, un musée
Depuis la Corniche, un bus remonte jusqu’au centre-ville, direction le MIAM (6). Derrière ce nom gourmand se cache l’étonnant Musée international des arts modestes. Des objets du quotidien, d’ordinaire laissés-pour-compte – paquets de gâteaux, scoubidous, cadeaux Bonux ou Kinder, soldats de plomb -, que les artistes Hervé Di Rosa et Bernard Belluc ont mis en scène dans des vitrines à thème.
La visite de ce lieu unique a un goût d’enfance. » Oh, les premiers emballages de Malabar ! « , » Toi aussi, tu regardais Goldorak ? « , » Tu mangeais des Croqu’images ? » Un moment à partager avec les enfants – qui nous trouvent alors tellement vieux. Le week-end et pendant les vacances scolaires, La Petite Epicerie – le service pédagogique du MIAM – organise des ateliers arts plastiques pour les petits.
16 heures L’île des Pointus
Avant de reprendre le train, on dépasse la gare, puis le pont mobile, pour pénétrer dans un autre monde : celui de la Pointe courte. Le quartier des pêcheurs de l’étang – dont la plupart ont des noms catalans ou italiens – immortalisé par la réalisatrice Agnès Varda en 1955. Sculptures faites avec des matériaux de récup’, balcons décorés, filets de pêche étendus au soleil, chats errants, barbecues à même la rue… Il règne sur ce bout de l’île une joyeuse anarchie. Un petit paradis figé dans le temps qui a attiré les artistes, et désormais les bobos – des maisons d’architecte commencent à pousser.
Puis on s’arrête au Bar du Passage, le seul café du quartier, qui sert plateau de crustacés et tapas à toute heure au bord du canal. Le pont mobile se lève, et Sète redevient pour quelques heures une île. Singulière.
Yoanna Sultan-R’bibo
Y aller
De Paris ou de Lyon, TGV direct (3 h 45 depuis Paris, 2 heures depuis Lyon). A partir de 25 euros l’aller, tarif Prem’s sur Voyages-sncf.com. Grâce à Calendrier.voyages-sncf.com, on visualise les meilleurs tarifs sur un mois donné.
Se loger
L’agence Sea, Sète and Sun propose des séjours à thème, des balades en mer ou gastronomiques, mais aussi des logements insolites. Un adorable cabanon de pêcheur au bord de l’étang de Thau, une yourte sur le mont Saint-Clair, un yacht ou encore un voilier amarré dans le port de Sète. De 100 à 200 euros la nuit. Renseignements au 07-82-23-68-29 et sur Seaseteandsun.com
L’Orque bleue Un charmant hôtel le long du canal Royal, idéalement placé, dans une bâtisse du XIXe siècle. Chambres joliment décorées, salle de petit déjeuner lumineuse, avec baies vitrées pour voir passer les bateaux, et boutique attenante avec accessoires à chiner. A partir de 78 euros la nuit. Hotel-orquebleue-sete.com
Visiter
Buscapade Yves Bousquet propose des circuits en minibus d’une demi-journée ou d’une journée pour visiter la ville hors des sentiers battus. D’autres circuits sont proposés dans tout le Languedoc. Demi-journée, Sète et bassin de Thau, entre 16 et 26 euros par personne. Buscapade-languedoc.fr et 06-25-16-02-27.
Musée international des arts modestes Miam.org et 04-99-04-76-44. Ouvert tous les jours sauf lundi, de 10 heures à 12 heures et de 14 heures à 18 heures. Pour réserver les ateliers pour enfants (3 euros de l’heure), petite-epicerie@ville-sete.fr